Interview - Découvrez l'Épicerie de Paul
Depuis le mois de février dernier, l’Épicerie de Paul fait revivre le commerce de proximité au cœur de Flayat. Enfant du pays, Didier Faure-Arnold est revenu en Creuse après de nombreuses années pour continuer à faire vivre nos communes.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel avant d’ouvrir ce commerce ?
Je suis Didier FAURE-ARNOLD, je suis né à Giat en 1971. Après des études de lettres en Lorraine, j’ai travaillé en Allemagne puis suis revenu en France. J’ai passé un DUT techniques de commercialisation et j’ai travaillé dans un magasin de Metz. Ensuite j’ai travaillé pendant 8 ans dans la deuxième plus grande salle de spectacle à Amnéville (Moselle) comme assistant de production (accompagnement des artistes français et internationaux) et j’étais responsable commercial de vente des Loges.
J’ai repris une licence commerciale et j’ai été embauché comme cadre (responsable du secteur service : caisse et logistique puis comme responsable du secteur Loisirs Créatifs) chez Cultura à Metz.
Enfin j’ai travaillé 5 années au Luxembourg.
Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir la Creuse pour vivre et travailler, et plus précisément à reprendre cette épicerie ?
Je suis né en Auvergne mais j’ai passé mon enfance à Flayat où ma grand-mère a tenu un café pendant plus de 50 ans. C’était pour moi une évidence de revenir en Creuse (post covid bien entendu), un désir de changement de vie et de rythme surtout. J’ai eu l’opportunité de reprendre l’épicerie du village en février 2024, après un an et demi de préparation de dossiers remplis… Et je viens de me marier à Flayat, tout cela la même année !
Pouvez-vous nous présenter votre supérette ? Quels types de produits et services proposez-vous à vos clients ?
Il s’agit d’une épicerie de proximité dans laquelle je propose une gamme, assez large, de produits d’alimentation générale. Je développe également les partenariats pour mettre en vente les produits régionaux et locaux, miel, pâte creusoises, plantes séchées, des fruits et légumes au maximum français cultivés dans un rayon de 60 kms, des yaourts de brebis, des fromages de chèvre, des objets en bois creusois, des bières creusoises, auvergnates et corréziennes, du savon, des cartes postales, des limonades bio, etc.
La Creuse regorge de producteurs géniaux qui proposent des produits d’excellente qualité.
Je propose également La Montagne, le tabac, les différents produits de la française des jeux et je suis relais point vert Crédit agricole (retrait d’argent liquide). De plus, un poissonnier est présent tous les vendredis et je livre les personnes qui ne peuvent se déplacer.
Comment est née l’idée de créer ce commerce ? Aviez-vous toujours envisagé de travailler dans le commerce de proximité ?
Le commerce existait déjà depuis plus d’une dizaine d’année, le propriétaire du fond de commerce a souhaité vendre et j’ai sauté sur l’occasion pour me lancer dans l’aventure du commerce de proximité. Je suis indépendant en termes d’achat je suis libre comme l’air pour proposer et vendre les produits que je souhaite.
Comment s’est déroulée votre installation en Creuse ? Quelles ont été les étapes clés pour reprendre ce commerce ?
Lors de la crise du Covid j’avais acheté une résidence secondaire à Flayat, du coup cela m’a simplifié la vie lorsque j’ai dû préparer mes dossiers.
Créer sa propre entreprise prend du temps et de l’énergie (je travaillais 40 h par semaine par poste au Luxembourg la journée et le soir je faisais les montages des dossiers)
Il a fallu préparer un plan de financement, monter un dossier de demande d’aide auprès d’initiative Creuse (que je remercie encore pour son accompagnement et son aide précieuse), ensuite démarcher les banques. La seule qui a suivi mon projet a été le Crédit agricole d’Aubusson. La Chambre de commerce et d’Industrie m’a également accompagné dans mes demandes de subventions.
Ensuite il a fallu monter le dossier auprès des douanes pour la vente du tabac mais également auprès de la française des jeux et bien entendu suivre les formations nécessaires.
Quel rôle a joué la communauté de communes dans votre installation et l’ouverture de l’épicerie ? Avez-vous bénéficié d’aides ou d’un accompagnement spécifique ?
La communauté de communes de Marche et Combraille a été présente à nos côtés puisqu’elle est propriétaire du bâtiment que j’occupe. Elle m’a accompagné pour les travaux et la reprise du magasin, tandis que le Syndicat Est Creuse m’a accompagné dans mes demandes d’aides.
Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés ?
Il a fallu convaincre la banque, passer devant le jury, composé de 15 membres, d’Initiative Creuse pour obtenir ma demande de financement. Mais comme tout s’est extrêmement bien déroulé, cela n’a été qu’une formalité, à partir du moment où vous vous retrouvez en face de personne à votre écoute et qui croit en votre projet.
Selon vous, quels sont les avantages économiques de s’installer et d’ouvrir un commerce en Creuse par rapport à d’autres régions ?
Il y a beaucoup d’avantages économiques de s’installer en Creuse à partir du moment que vous créez une société (pas d’impôts sur les sociétés durant les 5 premières années de la création, plus d’aides disponibles…). Cela n’est pas mon cas puisque je suis en entreprise individuelle.
Comment la communauté locale a-t-elle accueilli votre commerce ? Avez-vous ressenti un soutien particulier de la part des habitants ?
Je suis un enfant du village la grande majorité de la communauté locale m’a connu petit, c’est un atout je dois l’avouer. J’ai eu beaucoup de soutien avant l’ouverture, de propositions de producteurs locaux, et surtout les habitants sont des clients de l’épicerie
Quels sont vos projets ou ambitions pour l’avenir de votre supérette et peut-être même pour d’autres initiatives en Creuse ?
Pour l’avenir je souhaite acquérir le bâtiment que j’occupe pour m’agrandir et proposer plus de produits à mes clients. Nous avons également l’intention d’ouvrir un salon de coiffure sur la commune et de proposer d’autres services grâce à de jeunes creusois diplômés qui souhaitent rester sur le village. Une belle perspective de développement pour Flayat.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres entrepreneurs qui envisagent de s’installer en Creuse pour reprendre ou lancer leur activité ?
Je leur conseille vivement de bien préparer leurs dossiers, de prendre contact avec tous les acteurs économiques de la région, de ne pas hésiter à venir s’installer par ici pour les paysages, le cadre de vie et tout ce que la région propose de lieux de rencontre, de lieux culturels.
Comment votre installation et l’ouverture de cette boutique ont-elles influencé votre vie personnelle et celle de votre famille ?
La vie personnelle a été chamboulée mais notre décision de tout quitter en Lorraine a été mûrement réfléchie car nous travaillons ensemble les matins et les après-midis mon mari se consacre à son premier métier la coiffure à domicile pour le moment.
En ce qui concerne nos familles nous en avons laissé une partie en Lorraine, mais ils viennent ou bien c’est nous qui essayons de retourner les voir. Ils nous ont soutenu dans cette belle aventure qui ne fait que commencer.